Les déboires du 737 MAX vont-ils conduire à un crash de l’emploi dans l’aéronautique en France ?
Alors que l’avionneur américain vient d’annoncer fin juillet 2019 qu’il pourrait envisager une nouvelle réduction de la production de cet avion, voire une suspension, les conséquences se font déjà sentir au sein de plusieurs établissements de SAFRAN en France. Et les salariés intérimaires sont les premiers à en faire les frais. Non reconduction des contrats, fin de missions et gel des embauches sont à l’ordre du jour comme par exemple sur les sites de production de Gennevilliers (92) et au Creusot (71) qui réalisent des pièces du moteur LEAP 1-B monté sur le 737 MAX.
Il est même question de possible transfert de charge vers les collègues chinois du Groupe à Suzhou. « Or on le sait, ce qui part en Chine ne revient pas » s’alarme un salarié du Creusot et élu FO. A Gennevilliers, l’équipe FO est vigilante à ce que « la direction ne se serve pas des difficultés de Boeing pour diminuer les effectifs ». La réduction du nombre d’intérimaires concerne tous les secteurs du site quelle que soit leur charge de travail en rapport ou non avec le LEAP-1B, « ce qui soulève de nombreuses interrogations chez les salariés et les élus du personnel » souligne le délégué syndical FO.
Dans l’hypothèse d’une remise en service du 737 MAX au mois d’octobre 2019, les conséquences seraient minimes sur l’emploi selon la Direction Générale du Groupe SAFRAN. Dans le cas d’une reprise des vols en 2020, « des mesures plus délicates seront prises » rapporte un élu FO. Après avoir demandé au personnel d’effectuer des heures supplémentaires, d’avoir sacrifié des samedis et renoncé à des jours fériés pour tenir la montée en cadence, « le climat social pourrait vite se tendre dans les ateliers » prévient l’élu FO…