FO maintient la pression sur Safran pour une meilleure redistributionImprimer

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Nous relayons l’article du journaliste Thierry BOUVINES paru sur le site national de la Confédération FO ce mercredi 20 juillet 2022.

FO maintient la pression sur Safran pour une meilleure redistribution – Force Ouvrière (force-ouvriere.fr)

 

Le syndicat FO de Safran demande des augmentations de salaires et un déblocage de l’intéressement, alors que le groupe prévoit de reprendre la distribution des dividendes à son niveau habituel.

Retour à meilleure fortune pour les actionnaires de Safran mais pas pour ses salariés. C’est contre cette iniquité que le syndicat FO de Safran se bagarre depuis plusieurs semaines et continue de le faire. Le groupe industriel renoue avec la croissance (le chiffre d’affaires devrait progresser de 20% en 2022) et la profitabilité (13% ; +1,2 point), mais il ne redistribue qu’au compte-gouttes les fruits de cette croissance retrouvée. Aussi FO met la pression pour rouvrir des négociations sur les rémunérations. Une situation vécue par les salariés de nombreuses entreprises, d’autant depuis l’inflation forte.

La rentrée sera socialement compliquée avec une forte attente des salariés, dont sur l’intéressement et l’abondement. Nous n’excluons pas de mobiliser fin septembre, prévient Daniel Barberot, coordinateur FO chez Safran.

Dans un courrier daté du 31 mai, adressé notamment à FO, le président du conseil d’administration de Safran et son directeur général confirment la volonté du groupe de reprendre sa pratique historique de distribution de dividendes au titre de 2022. A savoir, rétribuer les actionnaires à hauteur de 40% des résultats, explique Daniel Barberot. En 2020 et 2021, Safran avait gelé puis réduit la distribution de dividendes. La direction revient donc à sa pratique habituelle vis-à-vis de ses actionnaires mais ne prend en revanche aucun engagement auprès des salariés, en répondant ni ne répond aux revendications syndicales.

Dans un courrier adressé le 10 mai à la direction générale, FO demandait des mesures salariales permettant de développer le pouvoir d’achat, et le versement intégral des primes d’intéressement et des abondements de l’épargne salariale dès 2023. Le syndicat rappelle notamment que les salariés subissent la violente envolée des prix, qu’ils ont consenti d’importants efforts depuis deux ans tant en matière de charge de travail que de salaire, et que grâce à ces efforts et à la reprise du trafic aérien, le groupe se porte bien.

Le refus des économies faites sur le dos des salariés

Or, au lieu de répondre sur les salaires et sur l’intéressement, la direction générale nous fait une réponse de normand et vante ses largesses, déplore le coordinateur FO. Elle rappelle en effet que les syndicats ont déjà obtenu, aux cours des dernières semaines, un assouplissement du versement de l’intéressement ainsi que des augmentations de salaire. En mai, nous avons obtenu lors d’une première revoyure une enveloppe de 0,5% d’augmentation générale pour tous en fonction du salaire de base, précise Daniel Barberot. Safran a fait un premier effort au niveau du salaire, ce qui est bien, mais persiste à ne pas relâcher une partie de notre intéressement, fruit du partage des richesses produites, et de l’abondement.

A l’appui de sa position, la direction rappelle que trois syndicats, dont FO, ont signé, en octobre 2021, un accord de sortie de crise. Le texte prévoit notamment 2 000 créations d’emplois en France, une progression de la masse salariale jusqu’à 3% en 2022, un 13e mois intégral pour les salariés en activité partielle longue durée. D’un autre côté, l’accord plafonne l’intéressement, modère les abondements de l’entreprise à l’épargne salariale et encadre, de fait, les augmentations de salaire.

Sauf que, la donne a changé, souligne Daniel Barberot. Safran a décidé son retour dans le monde d’avant en rétribuant les actionnaires et dans le même temps en faisant des économies sur le dos des salariés. Et dans l’intervalle, les prix à la consommation ont progressé de quasiment 6%. Aussi, nous demandons davantage que ce que cet accord prévoit.

THIERRY BOUVINES

(Photo : Eric TSCHAEN/REA)

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