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Après l’euphorie du plan de soutien de l’aéronautique, le coup de massue

Cette quatrième réunion de négociation sur l’accord de Transformation d’activité avait pourtant bien commencé. Le DRH du Groupe commençant par qualifier l’annonce du plan de soutien à l’aéronautique, annoncé la veille par le ministre de l’économie et des finances Bruno LE MAIRE, comme une « excellente nouvelle ». Sur ce plan de 15 milliards d’euros d’aides, d’investissements et de prêts, le DRH a souligné l’enveloppe de 1,5 milliards d’euros apportée au Conseil pour la Recherche Aéronautique Civil (CORAC). Ce plan doit permettre de faire face aux défis de la transition écologique pour produire en France les futurs avions décarbonés en 2035. Autre bonne nouvelle, des discussions sont engagées au niveau de l’Etat et des partenaires sociaux afin de mettre en place un nouveau régime d’activité partielle de longue durée. Une satisfaction également partagée par la délégation FO Safran car le plan répond à plusieurs de nos demandes dont celle d’éviter au maximum les licenciements, pour préserver les emplois et les compétences nécessaires et vitales à notre Groupe de haute technologie.

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Le DRH du Groupe est ensuite revenu sur l’enjeu de cette négociation pour Safran : faire face à la baisse de charge de l’ordre de 25 % en 2021, soit l’équivalent de 12 000 emplois environ en France.

Si les mesures d’âge que nous négocions actuellement pourraient inciter 3 000 salariés du Groupe à partir en retraite en 2021, l’aide du CORAC pour Safran permettrait de préserver 1 000 emplois en R&D. Le futur dispositif d’activité partielle de longue durée pourrait permettre de palier 15 % de baisse de charge, soit 6 000 salariés environ. Le compte n’y serait donc pas et afin d’éviter des suppressions de postes, Safran nous propose des mesures qualifiées de « véritables coup de massue » par FO !

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Dans sa première proposition, la direction n’y va pas avec le dos de la cuillère : gel des salaires en 2021, réduction des primes d’intéressement et de participation avec un plafonnement à 5 % de l’ensemble, suppression des abondements de l’épargne salariale du Plan d’Epargne Groupe et du Plan d’Epargne pour la Retraite Collectif (PERCO) et arrêt du versement des cotisations par l’entreprise de la retraite supplémentaire des 20 800 ingénieurs et cadres ! C’est tout le socle social du Groupe qui volerait en éclat en 2021 !

Pour FO, nous avons indiqué que si nous avions bien conscience de la situation compliquée actuellement pour le Groupe, nous refusions de rentrer dans une logique de chantage à l’emploi. Car on ne peut pas d’un côté bénéficier des généreuses aides publiques, comme l’activité partielle depuis le confinement, le report de charges, le financement de la formation des salariés en activité partielle par l’Etat via le dispositif renforcé du Fonds National de l’Emploi, l’aide du plan de soutien de l’aéronautique pour notre R&D et R&T, ou encore l’activité partielle de longue durée, et dans le même temps, demander aux salariés de se serrer la ceinture sous peine de perdre leurs emplois !

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La délégation FO a rappelé que Safran prévoit de faire des bénéfices sur l’année 2020, c’est donc qu’il y aura des résultats ! Ceux-ci doivent être partagés et permettre de conserver nos emplois. Nous avons aussi rappelé que pour rester compétitifs, il était essentiel de conserver un niveau d’embauches, notamment de jeunes en alternance mais aussi de salariés aujourd’hui intérimaires et à qui les salariés séniors transmettent leurs savoir-faire. Sur l’embauche des alternants, la direction générale partage notre demande et pourrait s’engager à maintenir un niveau d’apprentis à 5 % de l’effectif. Sur le gel de la rémunération, nous avons à nouveau insisté sur le fait que la relance de notre activité économique passera par la consommation et donc le pouvoir d’achat des salariés. Par ailleurs, le gel des embauches combiné aux départs de salariés à la retraite verra chuter la masse salariale du Groupe ce qui, pour FO, rend possible des hausses de salaires en 2021.

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FO trouve cette entrée en matière très rude, même disproportionnée, nous sommes bien conscients que la négociation finale garantira la préservation de tous les emplois en CDI – le Groupe a licencié environ 10 000 salariés dans le monde – le coût du maintien de l’emploi sur notre territoire sera payé au prix fort ! Les économies doivent être partagées et le Groupe ne doit pas verser de dividendes tant que cet accord produira des effets difficiles pour les salariés.

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